Gazole, diesel… : en 2030, 100% biocarburant ?
- Cédric Anguada
- 19 janv. 2018
- 2 min de lecture
Les biocarburants font d’ores et déjà partie de notre quotidien. Ils sont dans nos réservoirs, mélangés avec de l’essence ou du gazole.

On le doit en majeure partie aux instances européennes et à leur « directive énergie renouvelable » (RED) votée en 2008. Elle fixait à 10% la part d’énergie renouvelable à atteindre dans les transports d’ici 2020. La RED semble avoir été une réussite puisque, dès 2015, la France atteignait un taux d’incorporation d’énergie renouvelable de 8,5%. 2018 marque l’arrivée d’un nouvel objectif imposé par les instances européennes qui préparent la RED2 pour 2030.
Un biocarburant comme le bioéthanol est le plus souvent réalisé à partir de céréales comme le blé et le maïs ou encore des betteraves en Europe. Au Brésil, la canne à sucre permet d’obtenir du bioéthanol. Tandis qu’aux Etats-Unis, on préfère l’utilisation du maïs. Il y a de plus en plus d’idées pour la création de nouveaux biocarburants. Ils semblent nous offrir une vision idyllique pour le futur, néanmoins deux problèmes majeurs se posent.
En effet, les quantités de biocarburants nécessaires pour subvenir à nos besoins seraient beaucoup trop importantes, ce qui alourdirait le bilan carbone. De fait, l’utilisation excessive du biocarburant s’avère néfaste pour l’environnement et ne semble donc pas une alternative aux énergies fossiles. Dans un deuxième temps, nous manquons cruellement de surfaces agricoles pour nourrir nos populations et ces biocarburants de première génération sont tous issus de cultures traditionnellement destinées à l’alimentation.
Par conséquent, pour régler ce problème, il faudrait ronger sur des espaces naturels ou utiliser des terres agricoles qui, normalement, sont utilisées à des fins alimentaires. Or, la demande alimentaire ne cesse d’augmenter et nous manquons de terres pour y répondre. Qui plus est, la Terre est un espace fini.
Enfin, la France consomme 2,9 millions de tonnes de biodiesel et uniquement la moitié est produite sur le territoire français. Effectivement, une usine située au Havre produit 75.000 tonnes de biodiesel chaque année. Finalement, rien qu’en France, nous consommons 35 millions de tonnes de gazole moteur chaque année pour nos voitures diesel.
Cela prouve que, même si nous voulions creuser la piste du biocarburant afin d’être plus « propres » pour l’environnement, nous resterions sur de faibles volumes. Ce qui serait nous voiler la face car, pour amorcer une transition énergétique, il faut trouver une solution ayant de grandes capacités et qui ne polluerait pas plus que ce que l’on fait déjà.
Serait-il plus probable de voir uniquement des voitures électriques en 2030 ?
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